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Rechercher Derniers commentairesvive marengo, ma ville natale. famille youcef .
Par Anonyme, le 11.09.2025
très heureux de lire ce texte je suis né a marengo en 1942 mon père était mâcon monsieur pascal rene
je ai tr
Par Anonyme, le 11.02.2024
cela m'a fait plaisir de lire le texte de patrick such. parti à 6 ans de marengo où je suis né en 1954, je n'a
Par BIBOULET Pierre, le 11.08.2023
bonjour les amis je le professeur de français sur la photo
Par nacer, le 20.09.2013
bonjour....la meilleure des descriptions de marengo, où même les odeurs ressurgissent. ...du vrai simenon...!
Par Pierre BERTRAND, le 23.09.2011
· les écoles de Hadjout par ANNE GARCIN
· Pélerinage de Patrick SUCH à HADJOUT
Date de création : 27.11.2010
Dernière mise à jour :
28.11.2010
2 articles
Marengo…
J’y suis né, comme mon Père Adolphe, et mon Grand-père Arthur. J’y ai grandi de 1947 à 1962, avant d’être déporté comme un million et demi d’autres personnes, pour des raisons que je n’admets toujours pas 50 ans après. Une épuration ethnique pour laquelle on a jusqu’à interdit son nom, car médias et politiques n’en veulent toujours pas encore aujourd’hui. Gênant, …assurément, et puis le mythe vous comprenez, oui le mythe… Aussi loin que remonte ma mémoire, ou celle des photos de famille, je revois le modeste garage « d’Electricité Générale » que mon père exploitait (ça commence bien…) rue des Hadjoutes. Une fois marié, une boutique d’électroménager vint compléter l’entreprise familiale. On a beaucoup dit et écrit sur l’esprit d’entreprise, la force de travail et l’abnégation de ces pionniers de la deuxième génération d’alors, pour lesquels le terme plein de mansuétude n’existait pas encore. J’en ai été le témoin tout au long de mon adolescence, avec l’absence permanente de mon père, au garage ou sur les chantiers, et ma mère qui tenait le coup grâce au « maxiton » quotidien, complaisamment délivré par le pharmacien. Le village était une grande famille, avec ses clans, ses amitiés, ses inimitiés, ses personnages hauts en couleurs, ses cancans, ses anecdotes…bref, avec tout ce qui constitue la diversité d’une communauté rurale, jusque dans ses caricatures, alcooliques et fou du village compris. En l’occurrence, le « chimboyo » (le dérangé) c’était Borhoro, un homme des bois, toujours hirsute, sujet à l’épilepsie, qui ramassait tout au long de ses journées les papiers qui traînaient dans les rues. Il bénéficiait d’une relative bienveillance de la part des adultes, qui parvenaient parfois à le soustraire aux moqueries des enfants. Des figures locales, celle que je redoutais le plus était Mr. Sanchez. Aucun natif du cru ne peut vous dire ne pas l’avoir connu. Et pour cause, il était le seul pratiquement à voir régulièrement toutes les paires de fesses du village. Mince d’allure, il sillonnait les rues avec une mallette en bois verni. Elle renfermait un arsenal de seringues en verre dépoli, armées d’aiguilles grosses comme des crayons. C’est en tout cas la représentation que j’en avais. Avec un léger accent espagnol, il s’inquiétait en se lavant les mains de l’état de sa victime, avant d’ouvrir d’un coup sec la boîte de Pandore : là, dans un cliquetis de boîtes en aluminium, il sélectionnait le calibre de ses instruments. La maîtresse de maison, sur ses prescriptions, avait mis de l’eau à bouillir, « additionnée de vinaigre », pour stériliser le matériel. A l’aide d’une pince à hémostase, il retirait les seringues et les aiguilles réputées aseptisées. La façon dont il faisait jouer le piston dans la seringue pour en chasser l’eau résiduelle, avait quelque chose de menaçant, comme le petit jet qui sortait du bout de l’aiguille juste avant qu’il n’accomplisse son forfait… Et puis il y avait également le Docteur Vogue. Tout droit sorti du théâtre de Molière, avec ses moustaches de gaulois et ses prescriptions. Dont celle qui recommandait l’application des « ventouses ». Un véritable spectacle pyrotechnique pour nous les enfants, lorsque nous étions autorisés à y assister sagement alignés au fond de la chambre. Toute bonne famille recélait en effet dans une boîte métallique de biscuit l’Alsacienne, une collection de ventouses, sorte de pot de yaourt en verre assez épais, censées prévenir une fois mises en oeuvre les congestions et les influenzas. Le patient allongé sur le ventre, le dos à l’air, attendait résigné l’application d’une douzaine de ventouses. Pour cela, il fallait que l’officiant (parfois Mr. Sanchez) ait à sa disposition un fil de fer torsadé dans lequel était pris un morceau de coton. Trempé dans de l’alcool, il devenait un flambeau virevoltant, qui tournait prestement dans les ventouses pour en absorber l’air intérieur. La ventouse était alors rapidement appliquée sur la peau. Et sous nos yeux incrédules, émerveillés par la magie, inquiets par l’appétit dévorant de ces morceaux de verre, la peau était véritablement happée à l’intérieur. Les ventouses posées, le spectacle de ces globes tremblants au gré du patient devenait surréaliste. Enlevées, elles offraient le tableau d’un dos agressé par un calamar géant. Au chapitre de ces grands principes sanitaires, il faudrait également citer l’application du cataplasme rigolo, dit sinapisme, qui réussissait même à soutirer des plus insensibles à la douleur, gémissements et grognements. Quant aux lavements à l’eau tiède savonneuse, le rituel mériterait un plus ample développement, avec la cérémonie de l’élévation du pot émaillé, prolongé de son tuyau en caoutchouc muni d’un petit robinet. A Marengo, les habitudes familiales s’adaptaient aux rythmes des saisons, des récoltes, des fêtes des uns et des autres, de la scolarité,… Durant les mois d’été, l’activité se réduisait sensiblement dans la journée, pour reprendre « à la fraîche », une fois l’arroseuse municipale passée. C’était un camion-citerne muni de rampes latérales, qui passait immanquablement à 18h00 dans toutes les rues. On l’entendait d’abord, le moteur en surrégime. Et puis on la voyait ensuite arriver au pas, enveloppée d’un nuage d’eau vaporisée par les puissants jets latéraux. Il fallait anticiper, ne pas traîner et se mettre rapidement à l’abri des projections d’eau boueuse. Il se dégageait une odeur très caractéristique, mélange d’odeurs de terre mouillée et d’eau évaporée que j’ai toujours en tête La chaleur était telle que l’effet était immédiat, bien perceptible et rafraîchissant. Alors seulement les persiennes s’ouvraient, et chacun sortait ses chaises sur le trottoir pour profiter de ce bien-être qui ponctuait les fins de journées estivales. Les cancans s’échangeaient jusqu’à la nuit, entre voisins, entre les « assis » et celles et ceux qui déambulaient bras croisés dans le dos. On se saluait, on s’interpelait, on sortait d’autres chaises…
C’est au bout de la rue des Hadjoutes que se trouvait l’incroyable Fondouk de Marengo. Il s’agissait d’une enceinte où tous les fellahs, voyageurs, montagnards du bled et désoeuvrés se retrouvaient. Un véritable parking à mules, où grouillaient ânes, chevaux et moutons, qui selon, se négociaient ou servaient au transport du ravitaillement. L’activité était fébrile, d’autant qu’un café maure équipait ce véritable « saloon » hors normes. On y jouait aux dés, aux dominos et on y pratiquait la saignée avec ou sans sangsues. En face de ce lieu de perdition, se trouvait la boutique du meilleur artisan de « sfindges » de la région. Ces beignets cuits à la commande, dont on ne se lassait jamais, me font encore saliver à leur évocation. Impassible tel un bouddha, le geste lent, assis devant sa bassine d’huile bouillante, le Cheih prélevait du bout des doigts un fragment de pâte blanche et élastique, qu’il aplatissait par petites pressions tout en la faisant tourner pour l’arrondir. Il la déposait ensuite dans sa bassinoire, provoquant une explosion de friture qui dorait rapidement le beignet à l’érection spectaculaire ! Quel talent. A l’aide d’une écumoire il sortait prestement les unités flottantes à point, pour les déposer dans un grand plat. Et comme la maison avait la grande classe, on vous tendait le beignet pincé dans un petit carré de papier-journal (« La Dépêche» ou « L’Echo d’Alger ») prédécoupé, tiré d’un coup sec du clou où ils étaient empalés. Enfants, Je me souviens que nous participions avec mon frère à la fête musulmane du « Mouloud ». Essentiellement du fait que l’usage encourageait le recours sans modération à tout ce qui explosait. Pour l’occasion, la boutique du « moutchou » se garnissait d’une incroyable variété de pétards et de « cailloux explosifs » que je n’ai plus jamais revu depuis. Il s’agissait de petits galets enrobés de phosphore. Lorsque nous les jetions au sol ou sur un mur, ils pétaradaient à chaque contact en émettant de courtes flammes. Nous finissions de les user en les frottant par terre, jusqu’à ce que le galet soit mis complètement à nu. Le soir, à la nuit tombée, les enfants déambulaient par groupes, munis de petites bougies en chantant « …Mouloud ya Mouloud, Aïcha Fatma Zohra, Fatma Zohra… ». Un Halloween d’avant la lettre, à la différence que les bonbons étaient remplacés par de vigoureuses calbottes pour faire taire et rentrer la marmaille. Le village disposait d’un jardin public, en face de la Mairie. Il avait un côté jardin Majorelle avec sa luxuriante végétation, ses allées cimentées parsemées de bancs où il faisait si bon se reposer. Le calme ambiant était agrémenté plus que troublé, par le chuintement d’un filet d’eau qui coulait en permanence dans un bassin garni de gros poissons rouges. Des quelques raclées mémorables administrées pour certains de mes exploits, je me souviens de celle reçue pour avoir pêché efficacement dans ce bassin, histoire d’épater une cousine venue d’Alger. La régulière prolifération des chats et des « kelbs», obligeait la Mairie à faire procéder à la capture des animaux errants. Le préposé aux rafles, employé municipal plus alcoolisé que zélé, était surnommé « Galloufa ». On le voyait arpenter les rues à la recherche de ses victimes, généralement des chiens jaunâtres à la queue craintivement repliée, échappés du douar voisin ou partis à la découverte du monde. Il disposait d’un genre de manche à balai à l’extrémité duquel était fixé un lasso. Il s’approchait subrepticement de l’animal souvent en plein travail d’inventaire d’une alléchante poubelle, et lui passait prestement le mortel collier. Il traversait ainsi le village en direction de la fourrière, en traînant derrière lui le pauvre animal couinant tout ce qu’il savait. Autant dire qu’il ne bénéficiait d’aucun capital de sympathie. Il avait vite compris cependant quels avantages il pouvait tirer de sa fonction, en s’intéressant plutôt aux chiens des méméres ! Il planquait des heures durant le caniche de la belle maison, attendant patiemment qu’il mette une patte sur le domaine public. La stratégie découverte et chacun sur ses gardes, il lui suffisait de passer dans les rues pour recevoir « la pièce » des unes et des autres, gages de bienveillances réciproques. Les fêtes de Marengo avaient plutôt bonne réputation dans la Mitidja. On y venait des villages voisins écouter dans l’enceinte du jardin des fêtes, sur le kiosque central, l’orchestre à la mode : « Martial Ayela ». Il coule aujourd’hui des jours heureux à Nîmes où il réside. Je l’ai rencontré plusieurs fois, et nous avons évoqué avec beaucoup d’émotion les chaudes soirées de là-bas, où l’on découvrait avec ravissement que les parents étaient amoureux, tout étonnés de les voir danser ! Merci encore une fois Martial pour tous ces petits bonheurs. Je laisse à d’autres, le soin d’évoquer l’incontournable équipe de football de Marengo, source de passions, de fâcheries, de délires… j’étais trop jeune, puis trop souvent absent de Marengo pour en parler vraiment et traduire toute l’importance de l’O.M dans la vie sociale de la cité. L’été venu, ceux qui le pouvaient, fuyaient dès que possible l’implacable canicule en se réfugiant à Mataresse (Matarès), au Chenoua ou à Tipasa. Des sitesd’exception, à proximité immédiate, où beaucoup avaient leurs habitudes ou leurs cabanons. Pour s’y rendre de Marengo, il fallait passer par le PontMarquant, endroit de sinistre réputation où régulièrement se commettaient des attentats en raison de la configuration des lieux. Il s’agissait en effet d’un ouvrage étroit enjambant un ouedtoujours à sec, au fond d’un thalweg que l’on franchissait en roulant pratiquement au pas. Je me souviens toujours des grands moments d’angoisse qui m’étreignaient, lorsque nous nous étions attardés à Matarès, qu’il fallait impérativement regagner Marengo, et que la nuit tombait… A Matarès, les cabanons sur pilotis étaient à 8m du bord de l’eau. Pas de loi littorale pour cette zone intacte, sous-urbanisée, où la nature n’était menacée par aucun danger. Les grottes du Chenoua, que l’on distinguait de Matarès, abritaient une espèce de phoques moines qui alimentaient les légendes locales. Les « vieux » pêcheurs racontaient que la nuit, au cours des chaudes soirées d’été, des êtres marins sortaient de la mer pour aller manger les raisins mûrs des vignes cultivées à proximité. Enfants, nous étions effrayés par ces contes, où chacun se plaisait à en rajouter une couche. Dans la nuit noire, on apercevait au loin en mer les points lumineux des lamparos des sardiniers de Bou-Haroun. Ils devenaient « les yeux de la baleine » qui attendait pour venir chercher les enfants pas encore au lit ! ça valait tous les marchands de sable, et généralement cela ne traînait pas. Jean-Paul Di Maïo, mémoire de la pêche professionnelle locale, réside aujourd’hui à Sète. Il est l’héritier d’une famille installée alors à Cherchell, réputée pour son savoir-faire. Je le rencontre souvent, et je suis émerveillé par sa connaissance de la faune ou des techniques de pêche propres à la région du Chenoua, comme le « bâtibat ». Il m’a confirmé la réalité des « veaux-marins » qui vivaient dans les grottes de la corniche du Chenoua. Régulièrement lorsqu’ils devenaient trop nombreux, occasionnant d’irréparables dégâts dans les filets, son père organisait une battue aux veaux-marins. Les femelles avaient dit-il, des mamelles qui expliquent l’anthropomorphisme des légendes bâties autour de leur existence bien réelle, et leurs gémissements à consonances humaines ne facilitaient pas leur mise à mort. En fin de journée, après la baignade de l’après- midi et le dîner, enfants et adolescents se rassemblaient plus ou moins par affinités pour organiser des jeux collectifs. Le plus populaire consistait à s’asseoir en cercle pour jouer « au furet ». Les participants entonnaient une sorte de rengaine « …il court il court le furet, le furet du bois Mesdames, il court il court le furet le furet du bois joli… » pendant qu’un participant désigné, debout, tentait en courant autour et à l’extérieur du cercle, de se délester discrètement dans le dos d’un « assis », du béret qu’il portait. Nous nous endormions sereins, éreintés par une journée de soleil, de pêche et de baignade, bercés par le claquement régulier du rouleau qui venait s’affaler sur la grève. Entre Matarès et Chenoua-plage se trouvait l’embouchure de l’Oued Nador, en eau durant 6 ou 7 mois de l’année. Il passait juste avant à Desaix Commentaires (3) |
bonjour....la meilleure des descriptions de Marengo, où même les odeurs ressurgissent....du vrai Simenon...! Pour me limiter aux SUCH, sache que je suis détenteur...pour les avoir "rapatriés" (en fait expatries avec moi même)...des vieux 78 tours que possédait ton père et dont certains avaient animé les mi-temps des matchs de l'OM (exemple, "le voyage à Cuba" par Jacques Hélian...)T'en souviens-tu, mais de notre temps, la promotion musicale ne se faisait pas par la radio ...que nous appelions la TSF...mais au stade...via les gros haut-parleurs coniques marqués "A. SUCH"...!Et c'est chez toi que j'ai pour la première fois, davantage décrypté que assisté à un programme de télévision, capté par un antenne spectaculairement haute et haubannée...Quant aux photos, retrouver ton père, Mr Farfalle...qui savait jouer d'une certaine ressemblance avec Eddie Constantine...et enfin, ma première prof de cathéchisme, Mlle Georgette....même sans ses cordages habituels sur la tête...que d'émotions....a plus...!Très heureux de lire ce texte je suis né a Marengo en 1942 mon père était Mâcon monsieur pascal reneJe ai travailler chez Mr Capion j ai quitte Marengo en 1959 mes perents sont enterrés au cimetière de marengo
Vive Marengo, ma ville natale. Famille YOUCEF .Ecrire un commentaire